Mon ami travaille dans les ressources humaines pour une entreprise très connue. Je lui ai demandé : "Quelle est la phrase que tu entends le plus souvent quand tu licencies quelqu'un ?"
Sans hésiter, il m'a répondu que c'était une version de "C'est assez inattendu".
Les gens deviennent complaisants et ne réalisent pas que leur emploi est en danger. Ils se contentent d'un travail bâclé. Ils oublient que tout ce qu'ils font est observé et jugé, y compris leur utilisation de YouTube.
Un mentor m'a dit un jour : "Il vaut mieux travailler comme si tu étais à deux doigts d'être licencié et que ton patron était en train de se demander s'il avait envie de te garder."
J'aurais aimé connaître ce conseil lors de mon premier mariage. Nous sommes tous les deux restés confortablement installés dans une sorte de statu quo - jusqu'à ce que les choses glissent au-delà de toute réparation.
Les responsabilités nous entourent et c'est une bonne chose.
Dans mes relations et ma carrière, j'essaie de me rappeler continuellement que "tout peut disparaître à tout moment". Ça me permet de rester sur mes gardes.
Cette pensée m'empêche de prendre pour acquis le temps que je passe avec mes parents plus âgés.
Certes il faut être a minima productif afin de ne pas être licencié parce qu'on ne le serait pas assez justement. Mais le conseil du mentor "Il vaut mieux travailler comme si tu étais à deux doigts d'être licencié et que ton patron était en train de se demander s'il avait envie de te garder." est réducteur parce qu'il suppose que c'est uniquement à cause de votre insuffisante productivité que vous seriez licenciée. Or c'est faux. Il y a de nombreuses raisons à licencier qui que ce soit : productivité insuffisante bien sûr et là ça incombe directement au salarié ou à la salariée, mais il y a aussi toutes les autres causes pour lesquelles il ou elle n'est pas responsable … Par exemple, l'automatisation, le rachat de votre société par une autre société, le "placement" d'un ou une proche du directeur ou de la directrice, la baisse des bénéfices, etc. et aucune de ces causes n'incombe au salarié ou à la salariée.
Le conseil du mentor est donc un peu détestable car il culpabilise le ou la salariée …
Comme avec le mariage, le comportement au sein du mariage est un compromis, trop s'investir s'est s'y perdre et s'en vouloir en cas d'échec ("après tout ce que j'ai fait ? …"), ne pas assez s'y investir c'est participer à son échec …
Seule la conclusion est pertinente. Se sentir observé et jugé en permanence est considéré comme un acte de torture, c'est la raison pour laquelle les prisons panoptiques ne sont plus construites et les dernières existantes ont été détourné de leur but initial.
Vous partez de l'idée que l'on est viré parce qu'on travaille mal . C'est faux au moins 1 fois sur 2 en Occident depuis les années 80.
Les "compressions de personnel " et autres "dégraissages " n'ont en général d'autres buts que la rentabilité, voire la volonté de valoriser l'action en Bourse ! Donc on licencie une charette de gens qui ont 10, 20 ans de maison, expérimentés et consciencieux, mais aux salaires élevés, et on embauche à la place une poignée de personnes très jeunes, avec des salaires de débutants à qui on fait comprendre qu'ils sont sur un siège éjectable et qu'ils ont intérêt à se "défoncer ".
5 Comments
Mon ami travaille dans les ressources humaines pour une entreprise très connue. Je lui ai demandé : "Quelle est la phrase que tu entends le plus souvent quand tu licencies quelqu'un ?"
ReplyDeleteSans hésiter, il m'a répondu que c'était une version de "C'est assez inattendu".
Les gens deviennent complaisants et ne réalisent pas que leur emploi est en danger. Ils se contentent d'un travail bâclé. Ils oublient que tout ce qu'ils font est observé et jugé, y compris leur utilisation de YouTube.
Un mentor m'a dit un jour : "Il vaut mieux travailler comme si tu étais à deux doigts d'être licencié et que ton patron était en train de se demander s'il avait envie de te garder."
J'aurais aimé connaître ce conseil lors de mon premier mariage. Nous sommes tous les deux restés confortablement installés dans une sorte de statu quo - jusqu'à ce que les choses glissent au-delà de toute réparation.
Les responsabilités nous entourent et c'est une bonne chose.
Dans mes relations et ma carrière, j'essaie de me rappeler continuellement que "tout peut disparaître à tout moment". Ça me permet de rester sur mes gardes.
Cette pensée m'empêche de prendre pour acquis le temps que je passe avec mes parents plus âgés.
hisssh, t'imagines vivre avec l'épée de Damoclès au dessus de sa tête toute une vie.
ReplyDeleteEh bien oui, cher humain, voilà le monde où nous en sommes rendu. Vos compétences, vos talents, vos failles sont scruté à la loupe.
Au moindre faux pas, aux oubliettes - va !
On a toute qu'une belle culture du travail /end sarcasm.
Imagine si 100% des êtres humains étudiaient pour travailler dans les RH, je te jure on crèverait tous de la faim.
Boris Vian le disait mieux que moi : Si on doit jeter tous les ivrognes à la porte, il ne restera pu grand monde.
Je ne suis pas complètement d'accord ��
ReplyDeleteCertes il faut être a minima productif afin de ne pas être licencié parce qu'on ne le serait pas assez justement. Mais le conseil du mentor "Il vaut mieux travailler comme si tu étais à deux doigts d'être licencié et que ton patron était en train de se demander s'il avait envie de te garder." est réducteur parce qu'il suppose que c'est uniquement à cause de votre insuffisante productivité que vous seriez licenciée. Or c'est faux. Il y a de nombreuses raisons à licencier qui que ce soit : productivité insuffisante bien sûr et là ça incombe directement au salarié ou à la salariée, mais il y a aussi toutes les autres causes pour lesquelles il ou elle n'est pas responsable … Par exemple, l'automatisation, le rachat de votre société par une autre société, le "placement" d'un ou une proche du directeur ou de la directrice, la baisse des bénéfices, etc. et aucune de ces causes n'incombe au salarié ou à la salariée.
Le conseil du mentor est donc un peu détestable car il culpabilise le ou la salariée …
Comme avec le mariage, le comportement au sein du mariage est un compromis, trop s'investir s'est s'y perdre et s'en vouloir en cas d'échec ("après tout ce que j'ai fait ? …"), ne pas assez s'y investir c'est participer à son échec …
Seule la conclusion est pertinente. Se sentir observé et jugé en permanence est considéré comme un acte de torture, c'est la raison pour laquelle les prisons panoptiques ne sont plus construites et les dernières existantes ont été détourné de leur but initial.
ReplyDeleteVous partez de l'idée que l'on est viré parce qu'on travaille mal . C'est faux au moins 1 fois sur 2 en Occident depuis les années 80.
ReplyDeleteLes "compressions de personnel " et autres "dégraissages " n'ont en général d'autres buts que la rentabilité, voire la volonté de valoriser l'action en Bourse ! Donc on licencie une charette de gens qui ont 10, 20 ans de maison, expérimentés et consciencieux, mais aux salaires élevés, et on embauche à la place une poignée de personnes très jeunes, avec des salaires de débutants à qui on fait comprendre qu'ils sont sur un siège éjectable et qu'ils ont intérêt à se "défoncer ".